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BiarritzE2: des, des femmes d'un certain âge, de certaines maisons de Lasse,
BiarritzE2: quand euh, elles se branchaient entre elles politique,
BiarritzE2: je peux te dire que euh, que les communistes (XX) hein. A Lasse oui, c'était communiste, ça a toujours été.
BiarritzE4: Enfin maint/ maint/ maintenant ça a dû changer, là (bruit) maintenant.
BiarritzE2: Non ça a été longtemps, longtemps, ouh, oui.
BiarritzE2: Le seul village, (bruit) qui a été,
BiarritzE2: (bruit) comme elle dit amatxi, c'est peut-être parce qu'il y avait beaucoup de,
BiarritzE2: (bruit) de gens qui étaient dans la fonction publique certainement, hein.
Paris Centre villeAB1: Et c'est un petit détail amusant qui n'a, qui ne veut pas dire grand chose euh, au moment je/, je suis venue au monde vraiment au moment,
Paris Centre villeAB1: de la signature de l'armistice.
Paris Centre villeE1: C'est vrai?
Paris Centre villeAB1: C'est demain à la même heure, parce qu'on a,
Paris Centre villeAB1: on a noté quand je suis née, on a noté pour après pour faire la déclaration donc,
Paris Centre villeAB1: il y avait quelqu'un dans la chambre qui a noté, et c'est les mêmes heures. Mais euh,
Paris Centre villeAB1: bon c'est un petit détail. C'est amusant voilà, oui c'est amusant c'est tout.
Paris Centre villeAB1: Mais enfin [ma~fE~] ça a fait très plaisir à mon père (en riant),
Paris Centre villeAB1: qui avait fait la guerre puisqu'il avait vingt ans en quatorze, et il a fait la guerre euh,
Paris Centre villeE1: Et alors vous êtes venu à Paris à quel âge?
Paris Centre villeAB1: Eh bien euh, voilà, mes parents tous les deux ont vécu à Paris jeunes.
Paris Centre villeAB1: Et puis en se mariant ils sont partis vivre en province,
Paris Centre villeAB1: et petit à petit ils ont essayé d'avoir, quelque chose à Paris euh,
Paris Centre villeAB1: petit studio quelque chose comme ça, pour revenir euh voir leurs amis et puis pour ils étaient très mélomanes alors, ils avaient envie de, entendre de la musique. Alors quand ils pouvaient ils faisaient ça,
Paris Centre villeAB1: ce qui fait que au moment, de la guerre nous étions toujours en Bretagne,
Paris Centre villeAB1: et puis nous avons été euh. Il y avait cet endroit à Paris on pouvait arriver, il y avait deux pièces voyez. Mais euh, euh.
Paris Centre villeAB1: Finalement euh quand euh nous avons été sous très gros bombardements,
Paris Centre villeAB1: américains puis anglais et nous sommes (XX), après le bombardement anglais mon,
Paris Centre villeAB1: ou trois nuits, à, à ramper dans les décombres pour aider les gens à mourir, parce qu'on pouvait pas sortir les gens de là c'était impossible.
Paris Centre villeAB1: On s'est retrouvé sans eau,
Paris Centre villeAB1: ni gaz, ni téléphone, ni électricité, et les pompiers,
Paris Centre villeAB1: euh, euh c'était à (XX), la ville est assez haute,
Paris Centre villeAB1: et la, la Loire est en bas.
Paris Centre villeAB1: Et les malheureux allaient puiser de l'eau dans la Loire et remontaient pour arroser voyez c'était, c'était effarant.
Paris Centre villeAB1: C'était assez, assez terrible et les, et les maisons brûlaient, et il y avait des gens là-dedans qui étaient,
Paris Centre villeAB1: prisonniers, on pouvait pas. Alors mon père avait passé ses nuits à faire ça,
Paris Centre villeAB1: et puis, quand il a entendu le bombardement anglais le de/ le dernier soir, il a dit 'ça ce sont les Anglais c'est' parce qu'il avait été pilote d'essai (XX) dès dix-sept, dix-huit.
Paris Centre villeAB1: Alors euh, il a bien reconnu, il a dit 'ça ce sont les Anglais ils vont,'
Paris Centre villeAB1: 'ils vont démolir ce qu'il faut démolir etc,'
Paris Centre villeAB1: et puis il a décidé de partir, alors nous sommes partis le lendemain,
Paris Centre villeAB1: nous avons attendu je crois sept ou huit heures dans la gare,
Paris Centre villeAB1: parce que tous les officiers allemands, tout l'état-major allemand rentrait à Paris.
Paris Centre villeAB1: Alors les trains étaient complets ça c'était l'/ l'habitude, dès qu'il y avait quelque chose ça se passait comme ça c'était pas anormal,
Paris Centre villeAB1: et finalement nous sommes rentrés à Paris,
Paris Centre villeAB1: et nous nous sommes installés dans ce petit appartement et nous sommes plus jamais repartis de Paris.
Paris Centre villeE1: Je suis curieuse de savoir, comment ça se passait en France évidemment les faits historiques je connais plus ou moins, mais comment c'était de vivre en France pendant la guerre.
Paris Centre villeGN1: Pendant l'occupation oui. Ben et oui euh, en fait ça a été une période pas très drôle.
Paris Centre villeE1: Hum, hum.
Paris Centre villeGN1: Euh en, en Norvège, ils sont restés en Norvège?
Paris Centre villeE1: Oui, oui.
Paris Centre villeGN1: Euh si on se manifestait pas de trop ça pouvait aller.
Paris Centre villeGN1: Euh encore que, le, les, les problèmes ben ils étaient ce de euh du, du, du ravitaillement parce que les Allemands prenaient tout hein, ça c'était la vérité.
Paris Centre villeGN1: Ils faisaient la guerre ils prenaient tout. Et, euh, qu'est-ce que je voulais dire, oui.
Paris Centre villeGN1: Alors moi j'ai été mobilisé parce que, j'avais l'âge, j'ai été mobilisé en.
Paris Centre villeGN1: J'étais même ce qu'on appelle sursitaire puisque, normalement on partait au service militaire à vingt ans,
Paris Centre villeGN1: et je ne suis parti que, en trente-neuf j'avais donc euh.
Paris Centre villeGN1: Enfin j'avais vingt-et-un ans, (X) j'avais vingt-et-un ans oui euh.
Paris Centre villeGN1: Alors euh, en fait j'ai été mobilisé à ce moment là, j'ai fait u/-ne euh une école pour être,
Paris Centre villeGN1: euh, officier euh de, de réserve et puis finalement euh la,
Paris Centre villeGN1: l'offensive allemande est arrivée euh.
Paris Centre villeGN1: On a rien fait. (clap) J'ai été démobilisé bon. (clap)
Paris Centre villeGN1: Puis euh j'ai fait comme beaucoup de français ben j'ai, j'ai vécu pendant pendant ce temps-là quoi.
Paris Centre villeGN1: Encore une fois le ravitaillement était très difficile.
Paris Centre villeGN1: Les moyens de chauffage des plus réduits.
Paris Centre villeGN1: Euh comme de bien entendu comme toujours dans ces périodes difficiles les hivers ont été durs, ils ont été rudes, on a eu des hivers froids.
Paris Centre villeGN1: Beaucoup plus que, que maintenant, c'était comme ça. Hein.
Paris Centre villeGN1: Avec un ravitaillement insuffisant euh dans, dans les grandes villes comme Paris euh c'était pas drôle. Alors encore,
Paris Centre villeGN1: que nous avions la chance, (bruit) ayant une maison de campagne si vous voulez,
Paris Centre villeGN1: de pouvoir nous faire envoyer des légumes.
VendéeE1: Et la famille de papa. Vous la connaissiez?
VendéeMG1: Ben euh, ton grand-pè/, euh n/ oui ton grand-père je dis bien, Ma.
VendéeMG1: Bon ben ça a quand même été quelqu'un qui a euh, qui a marqué, enfin dans le pays,
VendéeMG1: enfin si tu veux, par rapport à papa, qui a fait la guerre aussi, bon ben c'était quand même euh, quelque chose hein. Ton grand-père a quand même,
VendéeMG1: Euh, ton grand-père a quand même subi euh, des choses il est quand même allé en camp de concentration, si ma mémoire est bonne quand il est revenu il était,
VendéeMG1: je sais plus dans un état lamentable j'ai toujours hein, entendu parlé de ça il se tenait à peine debout.
VendéeMG1: Hein et puis, bon ben papa qui avait fait la guerre aussi donc tu penses qu'ils avaient quand même des échanges mais,
VendéeMG1: quand, d/, du, d/, du jour où il a été, euh, retapé ton grand-père, ben il est reparti lui.
VendéeMG1: Il est r/, il est plus, il est pas resté à Treize Vents. Il est revenu à Treize Vents parce que,
VendéeMG1: euh, grand/ euh, la grand-mère Ma. sa maman, était là.
VendéeMG1: Donc ils sont venus là, mais en fait euh. Ils n'ont pas dû habiter euh très longtemps.
VendéeE1: Et votre papa aussi il a, été déporté, ou il était en Allemagne?
VendéeMG1: Non il était en Allemagne il travaillait, il était en, en, Bavière, en Bavière oui.
VendéeMG1: Il, travaillait, il était comme menuisier charpentier oui, il a fait son, son temps un peu comme ça.
VendéeMG1: Euh, ben c'était les Allemands hein, mais euh, quand ils ont, mais faudrait que papa te raconterait ça plus en, plus en détails mais bon, euh,
VendéeMG1: fallait tra/, fallait, les hommes de là-bas ils étaient partis en fait.
VendéeMG1: Donc, il fallait bien quelqu'un pour euh, que ça continue de, de fonctionner et de vivre il y avait plus de boulanger.
VendéeMG1: Donc bon ben, euh, par exemple je te dis boulanger, (XX), le voisin là enfin le monsieur,
VendéeMG1: il était boulanger de son métier donc euh, ben il a repris le, le truc là-bas et puis, il a refait marcher la boulangerie.
VendéeMG1: Les, les gars qui, les hommes qui étaient partis de l'entreprise pour, de menuiserie bon ben, hop, c'est eux qui étaient là ben,
VendéeMG1: ceux qui avaient un peu plus de, de connaissances dans le bois ils sont, sont ren/, ils ont travaillé.
VendéeE1: Ils ont fait marcher l'Allemagne.
VendéeE1: Oui, et sans les famille alors bien sûr. Cinq ans sans les, sans, sans s/, sans vous?
VendéeMG1: sans maman, sans les parents les femmes euh enfants, ben non rien du tout, non, non.
VendéeMG1: Et pas toujours de, pas toujours de, ah il y avait pas de euh, d'internet à l'époque hein, (rires) ni de fax ni de.
VendéeE1: Je cherche depuis deux jours.
VendéeE1: Il y a aux, euh, Herbiers. Aux Herbiers et à Cholet. Sinon non. Moléon il y a pas, Saint Laurent il y a pas, euh non. Les Herbiers j'ai trouvé, il y a deux ordinateurs dans une boutique, et bien sûr Cholet. Mais Cholet ça fait euh.
VendéeMG1: Mais, oui non mais ça euh, mis à part ça mais maman avait des nouvelles mais, euh pfuit très rarement hein. Mais quelquefois c'était l'autre dame d'à côté qui avait eu des, elle des nouvelles des euh, elles se transmettaient tu penses.
VendéeE1: Et comment ça se passait la vie des familles en France alors, sans, sans les maris et tout ça, c'est les femmes qui travaillaient comment ça se passait?
VendéeMG1: Maman avait jamais coupé les cheveux ni, ni rasé parce qu'à l'époque les, les, les, les, les papis, ils ve/, enfin les, les hommes ils se, ils avaient pas de rasoirs électriques ni méca/-niques, ou très peu, donc ils venaient se faire raser.